PNR du Haut-Languedoc

Étude Nouveaux arrivants

2022 – 2023

L’exode urbain se vit-il dans les Parcs naturels du Massif Central ?

Les Parcs naturels régionaux du Massif Central ont constaté des arrivées significatives de nouvelles populations sur leurs territoires, suite aux confinements sanitaires de 2020 et 2021.

Dans ce contexte, une étude a été lancée en 2022 par l’association Inter-Parcs du Massif central (IPAMAC) pour mieux connaître les nouveaux arrivants (provenance, motivations, attentes et besoins), analyser les politiques d’accueil des territoires et identifier de nouvelles actions à mettre en place à l’échelle des Parcs.

Qui sont-ils ? « Migrants » COVID ? Réfugiés climatiques souhaitant retrouver de la fraîcheur l’été en moyenne montagne ? Jeunes retraités recherchant la quiétude ?

Les enquêtes et les nombreux entretiens, menés avec l’appui du groupement d’étude Etudes Actions – Oxalis – Inclusif, durant l’été 2022, ont permis de préciser que ces nouveaux arrivants proviennent souvent de pôles urbains de proximité et s’installent dans les communes les plus rurales des parcs.

Il existe néanmoins une disparité de situations entre les territoires des parcs du Massif central : d’une part sur les moyens mis en œuvre pour accueillir et accompagner les nouveaux arrivants et créateurs d’activités, d’autre part, sur l’attractivité des parcs vis-à-vis d’aires urbaines. Ainsi, le Parc naturel régional du Pilat, situé à proximité de zones urbaines importantes (Saint-Etienne, Lyon) n’aura pas le même potentiel d’attractivité qu’un territoire isolé au cœur du Massif central, comme l’Aubrac.

Pourquoi ont-ils souhaité changer de lieu de vie ?

  • La motivation principale des nouveaux arrivants est la recherche d’un nouveau cadre de vie (beauté, proximité de la nature, éloignement des nuisances de la ville…). Les Parcs du Massif central apportent une réponse à cette recherche. 75% des nouveaux arrivants enquêtés ont connaissance qu’ils se sont installés sur un territoire situé dans un Parc naturel régional (PNR).
  • Nombreux sont les nouveaux arrivants ayant une attache au territoire choisi, (souvenirs de vacances, maisons de famille, etc.), mais certains viennent aussi par opportunité immobilière ou d’emploi.
  • 80% des nouveaux arrivants se sont sentis bien accueillis lors de leur installation.
  • La pratique du télétravail facilite le passage à l’acte (le changement).
  • Les nouveaux arrivants souhaitent souvent s’ancrer sur le territoire pour un temps long.

Quels sont les cinq profils-type des nouveaux arrivants ?

  • Les « quinquas », à la recherche d’un mode de vie apaisé, en reconversion professionnelle,
  • Les retraités qui se libèrent des contraintes de la vie active et des nuisances de la ville,
  • Les familles avec jeunes enfants marqués par des besoins et des contraintes fortes, plus axés sur les opportunités d’emploi et de logement, les services et les déplacements,
  • Les passionnés de paysage, de patrimoine, de loisirs de pleine nature, prêts à assumer un nouveau choix de vie alternative et dont les valeurs de respect de l’environnement sont une motivation importante au changement,
  • Les ménages contraints avec peu de ressources, cherchant des « zones-refuges » où les modes de vie sont davantage frugaux et moins consuméristes.

Ces travaux questionnent les démarches « d’attractivité » que peuvent mettre en place les Parcs et leurs partenaires. Au-delà d’être attractifs, les Parcs doivent accompagner l’accueil des nouvelles populations en prenant en compte l’habitabilité de leur territoire. Il s’agit ici de questionner la notion de capacité et de qualité d’accueil des territoires, dans le but d’offrir aux nouveaux arrivants des services de qualité (santé, mobilité, commerces, petite enfance, école), un accès à l’habitat (foncier disponible, locations de qualité) et d’assurer la disponibilité et la qualité des ressources naturelles (notamment la ressource en eau).

Vis-à-vis de ces nouveaux enjeux et des nouvelles attentes des habitants et nouveaux arrivants, les Parcs ont à cœur de travailler en coopération pour le « bien-vivre » des habitants, en garantissant un lien équilibré « ville-campagne ».

La synthèse des résultats de l’étude est accessible ici !